Un total de 172 Ivoiriens ont traversé la frontière pour entrer au Ghana au cours des deux dernières semaines, cherchant l’asile en prévision d’une possible instabilité politique avant l’élection présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire.

Ces réfugiés sont logés dans le camp de réfugiés d’Ampain, situé dans le district d’Ellembelle, dans la région de l’Ouest du Ghana.

Le Secrétaire Exécutif du Conseil ghanéen pour les réfugiés (Ghana Refugee Board), Tetteh Padi, a confirmé cet afflux au média gouvernemental Daily Graphic. Selon lui, les demandeurs d’asile anticipent une aggravation des tensions politiques dans leur pays. Il a déclaré :

“Ils estiment que cela pourrait empirer, c’est pourquoi ils sont venus dans le pays pour demander l’asile.”

Cette arrivée rappelle le sombre passé de la Côte d’Ivoire, particulièrement la crise postélectorale de 2010 qui avait causé la mort de près de 3 000 personnes et forcé des dizaines de milliers à fuir, dont beaucoup avaient trouvé refuge au Ghana.

Les tensions actuelles sont amplifiées par la décision controversée du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat, ainsi que par l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, de la course à la présidence.

Le Ghana, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a enregistré les nouveaux arrivants et leur fournit un abri et d’autres besoins essentiels. Toutefois, aucune distribution alimentaire n’est actuellement assurée.

Le camp d’Ampain, initialement créé en 2011 pour héberger les réfugiés ivoiriens de la crise précédente, accueille également des réfugiés soudanais arrivés régulièrement chaque semaine.

Le Ghana, signataire de la Convention de Genève de 1951 et de son Protocole de 1967, demeure une destination de choix pour les personnes déplacées dans la sous-région ouest-africaine. À la fin de 2024, le HCR indiquait que le pays hébergeait plus de 17 300 réfugiés et demandeurs d’asile, principalement originaires du Burkina Faso, du Togo, du Liberia et du Soudan.